Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs.

Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens…
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue ! — et dont je me souviens !


LA GRAND’MÈRE

Voici trois ans qu’est morte ma grand’mère,
— La bonne femme, ― et, quand on l’enterra,
Parents, amis, tout le monde pleura
D’une douleur bien vraie et bien amère.

Moi seul j’errais dans la maison, surpris
Plus que chagrin ; et, comme j’étais proche
De son cercueil, ― quelqu’un me fit reproche
De voir cela sans larmes et sans cris.