Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rien à faire qu’à vous promener le long de ce quai, presque désert à cette heure ; elle passera, cachant son visage baissé sous la frange de sa mantille ; elle vous adressera la parole elle-même, et vous indiquera un rendez-vous pour ce soir, car l’endroit est peu propre à une conversation suivie. Serez-vous content ?

FABIO. — Ô Mazetto ! si tu dis vrai, tu me sauves la vie !

MAZETTO. — Et, par reconnaissance, vous me prêtez les vingt louis convenus.

FABIO. — Tu les recevras quand je lui aurai parlé.

MAZETTO. — Vous êtes méfiant ; mais votre amour m’intéresse, et je l’aurais servi par pure amitié, si je n’avais à nourrir ma famille. Tenez-vous là comme rêvant en vous-même et composant quelque sonnet ; je vais rôder aux environs pour prévenir toute surprise.

(Il sort.)