Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/57

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FABIO. — L’un et l’autre.

MARCELLI. — Pour moi, je ne suis qu’amateur et n’ai fait que des chansonnettes. Vous savez donc très-bien que mon assiduité dans cette salle, où nous nous rencontrons continuellement depuis quelques semaines, ne peut avoir d’autre motif qu’une intrigue amoureuse…

FABIO. — Dont je n’ai nulle envie d’être informé.

MARCELLI. — Oh ! vous ne m’échapperez point par ces faux-fuyants, et ce n’est que quand vous saurez tout que je me croirai certain du mystère dont mon amour a besoin.

FABIO. — Il s’agit donc de quelque actrice… de la Borsella ?

MARCELLI. — Non, de la nouvelle cantatrice espagnole, de la divine Corilla !… Par Bacchus ! vous avez bien remarqué les furieux clins d’œil que nous nous lançons ?

FABIO, avec humeur. — Jamais !

MARCELLI. — Les signes convenus entre nous à de certains instants où l’attention du public se porte ailleurs ?

FABIO. — Je n’ai rien vu de pareil.