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APPENDICE.

ont de petites fenêtres grillées en bois, mais percées assez haut pour qu’un passant ne puisse regarder dans l’intérieur. Les croisées des appartements font saillie d’un pied et demi environ ; ces fenêtres sont généralement garnies d’un treillage en bois tourné, qui est si serré, qu’il empêche la lumière du soleil de pénétrer, tout en laissant circuler l’air. Ces treillages sont rarement peints. Ceux qu’on a voulu embellir sont peints en rouge et en vert. On appelle ces fenêtres moucharabis, Ce dernier mot signifie endroit pour boire, et, dans quelques maisons, on place dans les embrasures de ces croisées des vases de terre poreuse qui rafraîchissent l’eau par l’évaporation que cause le courant d’air. Immédiatement au-dessus de la croisée en saillie, on en trouve une autre plate, avec un treillage ou un grillage en bois, ou avec des verres de couleur. Ces fenêtres supérieures, lorsqu’elles sont munies d’un treillage, représentent ordinairement quelques dessins de fantaisie, soit un bassin et une aiguière superposés au-dessus de cette fenêtre, ou bien la figure d’un lion, ou le nom d’Allah, ou bien les mots : « Dieu est mon espoir, » etc. Quelques-unes de ces fenêtres en saillie sont construites entièrement en bois, et quelques-unes ont des carreaux de côté.

En général, les maisons sont élevées de deux ou trois étages, et chaque maison renferme une grande cour non pavée, appelée hosch, dans laquelle on entre par un passage construit de manière à ce qu’il s’y trouve, un ou deux coudes, afin d’empêcher les passants de voir à l’intérieur. On trouve dans ce passage une sorte de banc, adossé au mur dans toute sa longueur, nommé mastabah, et qui est destiné au portier et aux domestiques. La cour renferme d’ordinaire un puits d’eau saumâtre, qui s’infiltre du Nil à travers le sol. Le côté de ce puits qui est le plus à l’ombre, est presque toujours pourvu de deux jarres que l’on remplit chaque jour avec de l’eau du Nil qu’on y transporte de la rivière dans des outres. Les principaux appartements donnent sur les cours ; quelquefois, les maisons ont deux cours, dont la seconde dépend du harem ; chacune de ces cours