Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/148

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extérieur, une révélation de ce monde se produit dans notre esprit, l’opération intellectuelle de la perception s’accomplit ; c’est elle qui nous donne la connaissance du monde extérieur. « Il y a deux recherches à faire dans l’étude du fait de la perception, dit M. Jouffroy en analysant la doctrine de M. Royer-Collard, celle des notions qui nous sont données dans ce fait, et celle des facultés et des procédés intérieurs par lesquels elles nous sont données. La connaissance du monde extérieur est un fait qui se produit en nous : ce fait s’y reproduit toutes les fois que nos sens nous mettent en communication avec le dehors ; il demeure en dépôt dans notre mémoire, alors même que cette communication est en partie suspendue, car elle ne peut jamais l’être entièrement. Or, nous avons le pouvoir d’observer ce qui est dans notre esprit ; la connaissance que nous avons du monde extérieur est donc un fait observable. Pour savoir ce qu’il contient, il faut y appliquer notre réflexion et l’analyser, c’est-à-dire démêler toutes les notions particulières qui la composent, et non-seulement les séparer, mais constater le caractère propre de chacune de ces notions et les rapports qu’elle contient avec toutes les autres. Cette analyse sera parfaite, si elle ne laisse échapper aucun des éléments réels du fait total, et si elle n’en introduit aucun qui n’y soit pas renfermé. Cette analyse faite, il reste à rechercher par quels différents pouvoirs de l’esprit ces notions nous sont données. Comment y parvenir ? Encore par l’analyse et l’observation. Si elles nous sont données,