Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/383

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qu’il joue à froid un rôle. Les hommes qui vieillissent dans la volupté sont, en effet, naturellement indifférents en toute autre matière.

Pour trouver le genre où M. Béranger excelle, il faut donc arriver à ces petites satires politiques qui roulent sur un fond d’idées assez général et assez durable, pour que le sel dont elles sont remplies ne perde point sa saveur ; il y a une vingtaine de chansons de cette espèce, à la tête desquelles il faut placer le Roi d’Yvetot, le Sénateur, le Ventru, qui sont de véritables chefs-d’œuvre de composition et de style. M. de Béranger n’est vraiment supérieur que dans ce genre inférieur de littérature. Si l’on trouvait dans cette appréciation une grande sobriété de louange, nous pourrions citer quelques lignes de Paul-Louis Courier qui, dans une lettre écrite à sa femme, en octobre 1821, et datée de Sainte-Pélagie, louait le talent du chansonnier, son ami politique, avec encore moins de fracas : « J’ai dîné avec Béranger, dit-il ; il imprime le recueil de ses chansons, qui paraît aujourd’hui : c’est une grande affaire, et il pourrait bien avoir affaire avec mondit Jean de Broë ; il y a de ces chansons vraiment bien faites. »


VI.

Résumé. — MM. Alfred de Vigny, Soumet, Guiraud, Briffaut ;
mesdames Delphine Gay, Tastu, etc.


Lamartine, Casimir Delavigne, Victor Hugo, Béranger, furent les quatre personnifications les plus écla-