Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/398

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avait accepté la charte, avait, en commun avec l’autre qui marchait sous le drapeau de MM. de Bonald de Maistre et de La Mennais, plusieurs idées fondamentales de gouvernement. Elle voulait que des libertés locales étendues donnassent aux intérêts communaux la faculté de s’administrer eux-mêmes, et fondassent ainsi, sur les divers points de la circonférence, des influences de nature à contre-balancer la domination absorbante de la centralisation qui renfermait les destinées de la France dans Paris. Elle voulait, en outre, que la loi d’élection dont lui paraissaient dépendre en grande partie les destinées de la charte nouvelle, ne circonscrivît point le droit électoral dans une oligarchie censitaire, cercle étroit inscrit dans ce cercle immense qu’on appelle les classes moyennes. MM. de Chateaubriand, Villèle, Corbière, avaient, dans la session de 1816, puis dans celle de 1817, où ces questions furent agitées, exprimé des idées complètement identiques à celles de M. de Bonald, qui croyait ces palliatifs propres à diminuer les dangers, qui, selon lui, résultaient de la charte. Tous pensaient et annonçaient que le gouvernement représentatif fondé sur le principe traditionnel de la monarchie légitime ne subsisterait point en France, si le vote était direct, s’il n’appartenait qu’à une oligarchie électorale, et si la centralisation, telle que l’empire l’avait établie, était maintenue. Tous demandaient le vote à la commune étendu au plus grand nombre de Français possible, la nomination du corps électoral par cette première