Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/53

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quer les mystères de l’histoire. Le philosophe catholique poursuit cette enquête solennelle avec un esprit ferme et avec un cœur humble et soumis ; avec le vif désir de trouver cette raison des choses et des événements qu’il poursuit comme le sujet le plus digne d’occuper l’intelligence humaine que Dieu a créée à son image, mais en même temps avec la ferme résolution d’incliner l’impuissance de son esprit devant la toute-puissance de l’intelligence et de la justice divine, s’il ne réussit pas dans cette investigation sublime. Il ne fera pas dépendre la justification de la Providence du supplice de Rufin, en absolvant témérairement cette sagesse souveraine par laquelle notre raison, toujours courte par quelque endroit, comme parle Bossuet, et notre cœur, toujours faible par quelque point, ont également besoin de se faire absoudre ; mais, il est d’avance décidé à le croire, s’il ne trouve point l’explication cherchée, ce ne saurait être parce qu’elle n’existe point, mais parce que son regard est trop borné pour l’atteindre, de sorte qu’il n’accuse jamais que l’imperfection de l’homme, en adorant toujours la perfection de Dieu.


V.

M. de Bonald. – La Législation primitive.


Le nom de M. de Bonald se présente naturellement, dans l’histoire des idées, à côté de celui de M. de Maistre. Il y eut entre ces deux hommes éminents une