Page:Niboyet et Dumont - L'Atelier de David.djvu/13

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Ernest il a peur de salir ses mains, il a des gants ah ! ah (tous rient) ce sont bien des gants (il lui tourne et retourne la main.) tu peins en amateur, mon garçon.

Ernest

Chacun fait comme il l'entend.

Horace, (à Ernest)

Le bel habit ! ce serait dommage de le gâter.

Lacroix

Que dis-tu donc c'est l'habit de première communion de mon père. (on rit)

Ernest, (fâché)

Il est neuf, Messieurs, et d'ailleurs laissez-moi tranquille.

Lacroix, (s'assayant)

Tu ne seras jamais peintre mon cher, prends la palette et fais du gachis.

Horace

il peint et chante à demi voix, haut) J'ai revu hier la peste de Jaffa, quel tableau !

Lacroix, (peignant)

C'est digne de l'immortalité.

Le Rapin, (en broyant ses couleurs)

C'est-à-dire que c'est digne... eh bien oui, de l'immortalité.