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Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/154

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Le roi s’emporta d’abord contre le ? méchants qui prêtaient à madame de la Tournelle des projets d’ambition et des sentiments cupides dont sa conduite prouvait assez la fausseté : il nia dans toute sa sincérité qu’il existât entre elle et lui aucune liaison coupable, et prétendit que, d’après leur conduite à tous deux, il était impossible qu’on donnât à madame de la Tournelle le titre de maîtresse. Là-dessus le cardinal tira de son portefeuille un paquet de chansons* populaires qu’il dit avoir été saisies par les gens de la police dans tous les carrefours de Paris[1].

  1. Voici quelques couplets extraits de ces chansons.

    Le lit de justice autrefois,
    Sauvant nos lois sacrées,
    Se tenait toujours par nos rois
    Les chambres assemblées ;
    Mais Louis qui fait en ce jour
    Une règle nouvelle,
    Prenant pour chancelier l’Amour,
    Le tient à la Tournelle.

    La Mailly est en désarroi.
    Via c’que c’est qu’d’aimer le roi,
    La Tournelle a pris son emploi.
    Et la Vintimille,
    De même famille,
    Avait subi la même loi,
    Vli c’que c’est qu’d’aimerle roi.

    ÉPIGRAMME.


    De sœur en sœur le fils d’Alcmène
    Courait jadis la prétentaine,
    Toutes lui livraient leurs appas,
    Il exploita la cinquantaine,
    Louis le suit à petits pas
    Il n’est encore qu’à la troisième.


    CHANSON POISSARDE.


    Et allons donc, dame Tournelle,
    Et allons donc, rendez-vous donc !