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LIX


Juliette, il va partir… Lucie m’apprend le retour de M. Billing. Il arrive de Londres, et apporte à James une lettre de milord Drymer. Cette lettre lui promet le pardon de son père, s’il consent à accepter la main de la fille du duc de Wereford… Il cède aux instances de sa famille ! à l’ambition peut-être… et sûrement il ne presse son départ que pour jouir plutôt du bonheur qui l’attend !… Vois, à quel point se sont ranimées les forces de mon âme ! j’ai appris cette nouvelle avec calme. Son absence, me suis-je dit, m’aidera à le chasser plutôt de ma pensée… Ma fille ne recevant plus ses caresses, cessera de m’en parler… et si sa sœur va bientôt le rejoindre, rien ne me le rappellera… Je vais donc retrouver le repos… mes jours ne seront plus troublés par la crainte, ni par la douleur de voir s’évanouir de vaines espérances… mon cœur n’éprouvera plus ces tumultueux battements qu’il ressentait à son approche, et mes larmes vont s’arrêter… Mais, d’où vient qu’en ce moment un froid mortel me glace ?… ma main tremble… je respire à peine… la fièvre me saisit…