Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XVII

Le soir de ce même jour, Adalbert se sentant dominé par une tristesse, une mauvaise humeur invincible, prétexta des lettres importantes à écrire pour se dispenser d’accompagner la princesse Ercolante à l’Opéra, et il s’enferma chez lui pour se raisonner et se prouver à lui-même qu’ayant perdu, par sa volonté, tous ses droits sur le cœur de Clotilde, il devait trouver tout simple qu’elle en disposât en faveur d’un autre ; qu’en sacrifiant à son indépendance personnelle le bonheur de sa femme et tous ses devoirs envers elle, la justice voulait qu’il ne s’offensât point de la voir profiter de la liberté à laquelle il l’avait condamnée. Mais que peuvent la raison et la philosophie contre les mouvements du cœur ?

— Comment n’ai-je pas deviné, se répétait-il, sous cette froideur pudique, la délicatesse de cette