Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/160

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— Alors je me trompe, car c’est un bijou charmant, vois plutôt.

Et Sosthène ouvrit sa main où se trouvait un flacon garni d’émeraudes qu’Adalbert reconnut pour être celui qu’il avait mis dans la corbeille offerte à sa femme le jour où leur contrat de mariage fut signé.

À cette vue, Adalbert pâlit de rage et s’empara du flacon d’une manière si convulsive que Sosthène s’écria :

— Tu le reconnais ! soupçonnerais-tu la personne qui l’a… — Non, interrompit Adalbert dans un grand trouble ; j’avais cru d’abord… mais je m’abusais… en le regardant de plus près… je vois que ce sont des émeraudes… et je me souviens que… Ah ! s’écria-t-il, que je suis maladroit !…

En jetant ce cri de détresse, M. de Bois-Verdun laissait tomber le flacon sur le pavé de la chiaia, et se confondait en excuses près de son ami, mais Sosthène ne l’entendit pas. À peine le bruit de la chute du flacon a-t-il frappé son oreille, qu’il s’élance vers l’escalier, dans l’espoir d’arriver assez à temps pour empêcher une calèche menaçante de broyer sous ses roues ce qui restait de la relique précieuse ; peut-être même la retrouverait-il