Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/195

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trop puni… je ne veux pas mourir… sans… emporter… ton… pardon… viens…

Et le pauvre malade faisait de vains efforts pour se soulever et pour se traîner aux pieds de Clotilde. Saisie d’effroi à la vue de ce transport et redoutant de l’accroître en se faisant reconnaître, Clotilde appelle du secours, et profite de l’empressement de Sosthène et du docteur à se rendre près d’Adalbert, pour se soustraire à leurs regards et aller se réfugier dans le salon. Là, elle se livre à un désespoir qui tient du remords.

— C’est moi qui le tue, disait-elle, moi, qui donnerais cent fois ma vie pour le sauver ! comment n’ai-je pas prévu que cette apparition lui rendrait son délire… qu’en me voyant là, près de lui, à ses derniers moments, il se croirait poursuivi par un démon vengeur, que je ne pouvais plus être, à ses yeux, que l’instrument de la colère divine ! Ô fatale imprudence !… maudite curiosité !…

— Silence ! dit Sosthène en ouvrant doucement la porte, il est endormi, son pouls est moins agité, et le docteur attend beaucoup de l’effet de ce calme. Mais, de peur qu’il ne soit troublé par aucun bruit, il ne veut pas que personne reste dans ce salon, il dit qu’on entend, de la chambre à coucher, tout ce qui s’y fait et s’y dit.