Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/218

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

choses aux gouverneurs de provinces conquises qui revenaient de leurs missions lointaines avec assez d’argent pour étaler un grand luxe et tenir une bonne maison.

Un jeune poète français, arrivé de la veille et présenté par Édouard à l’ambassadeur de France, avait été invité par lui au repas de Pompéi. Brutus devait l’amener, ainsi qu’il amena jadis le jeune Horace en qualité de tribun à son armée, et comme le talent et les goûts de M. Alfred de*** lui donnaient des droits à porter ce beau nom du poëte romain, on le lui prêta d’un commun accord[1].

L’admission d’un homme jeune, agréable, spirituel, dans une société quelconque, y fait toujours plusieurs mécontents. Aussi, Alfred, accueilli avec toute la politesse habituelle aux gens comme il faut, ne fut-il reçu avec empressement et cordialité que par lord Needman ; cela tenait à un motif particulier qu’on était loin de soupçonner. Jaloux de jouer Junius-Brutus avec tout ce que l’érudition pouvait fournir à la vérité du personnage, Mylord

  1. « Salluste passa les dernières années de sa vie partageant son temps entre l’étude, les plaisirs et la société des gens de lettres illustres, tels que Cornélius Népos, etc., et Horace qui commençait à se faire connaître. » — Vie de Salluste, par Panckoucke, page 18.