Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/22

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ment ; l’approche d’Adalbert la faisait trembler ; elle lui répondait à peine, et avec si peu de suite, qu’il pouvait également mettre ses bévues sur le compte de la sottise ou de l’émotion.

Les deux pères, d’accord sur les articles du contrat, s’empressèrent de fixer le jour du mariage. On fit venir de Paris un riche trousseau ; Adalbert aurait voulu y répondre par une corbeille aussi magnifique, mais sa fortune y mettant obstacle, il se borna à faire monter les diamants que lui avait légués sa mère, il chargea le premier joaillier de Paris de les convertir en élégante guirlande, et l’offrit à sa future, en lui disant combien il serait charmé de la voir briller sur ses beaux cheveux noirs.

À ce compliment Clotilde s’était sentie rougir de honte, et dans l’excès du malaise qui la paralysait à la seule idée que son futur pouvait découvrir son innocent secret, elle vint dire à sa mère qu’elle ne se sentait pas le courage de le tromper plus longtemps, et qu’elle préférait lui confier sa petite fraude avant le mariage que de la lui voir découvrir après.

Madame Thomassin se récria contre ce projet, avec autant de véhémence que la colère de son mari lui inspirait de terreur. Clotilde se sentant