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meil léthargique où elle voyait César assassiné et mourant dans ses bras[1], il fit du désespoir de Calpurnie, de celui des Romains, une peinture admirable, et finit par conclure que l’honneur d’inspirer de tels pressentiments, de tels regrets, valait bien qu’on le payât de sa vie.



XXIV


Ramener à des idées sérieuses, à des sentiments touchants, des convives livrés à la gaieté et que le Brutus anglais maintenait dans un rire continuel, était une de ces victoires qui n’étonne pas moins celui qui la remporte que ceux qui l’applaudissent. Mais Adalbert en se laissant aller à l’émotion qui le dominait, à la pensée d’être chéri, d’être pleuré par Clotilde, était parvenu sans s’en apercevoir à faire passer dans l’âme de ses auditeurs une partie des sentiments qui l’agitaient ; déjà pour le plus

  1. Plutarque. Vie de César, t. x, p. 219.