Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/68

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— Qu’un autre amour seul guérit, interrompit Adalbert ; ah ! vraiment, il faut avoir de la pitié de reste pour en accorder à ces belles victimes, toujours accablées de malheurs qu’elles pouvaient éviter, et qui leur servent d’attraits pour s’attirer des consolateurs.

En cet instant une calèche élégante passa rapidement près d’Adalbert et alla s’arrêter à la porte de madame des Bruyères. Les deux amis s’arrêtèrent aussi presqu’involontairement, pour voir descendre de ce bel équipage une jeune et jolie femme, qui s’élança du marchepied et disparut aussitôt sous la voûte de la porte.

— Mais toutes les beautés de l’Europe se donnent donc rendez-vous ici ? s’écria M. de Bois-Verdun, car celle-ci me paraît aussi ravissante, pour le moins, que ta belle blonde.

— Eh bien ! j’en suis charmé, pendant que tu admireras cette belle Italienne, car si j’en juge par sa chevelure et son teint, elle est du pays, tu me laisseras adorer l’autre en paix ; il faut bien se créer des occupations à nos âges. La diplomatie n’est pas absorbante par le temps qui court, et pour n’en pas perdre l’habitude, il faut l’employer, à défaut d’intérêts politiques, à des intérêts de cœur. Je vais mettre tous nos espions en cam-