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Page:Nichault - Marie.djvu/15

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SIMON.

La marquise de Verneuil serait ici ?

GERMAIN.

Oui, elle nous est arrivée hier matin.

SIMON.

Tu m’étonnes ; on disait que depuis la mort de son père elle avait pris ce pays en horreur et qu’elle n’y reviendrait jamais.

GERMAIN.

En effet, c’était sa résolution ; mais à force d’instances, son frère l’a décidée à venir passer quelques mois avec lui. Il veut la distraire d’un chagrin dont on ignore la cause, car on ne saurait l’attribuer à la mort de son vieux mari, qui, entre nous, était bien le plus méchant homme du monde. La pauvre femme a tant souffert avec lui, tant pleuré, qu’elle en a presque perdu la vue. C’est pourquoi monsieur le Baron désirerait trouver une femme de chambre qui fût en état de lui faire la lecture.

SIMON.

Par ma foi, tu me donnes des regrets. La marquise n’a point d’enfants, elle est riche, généreuse, malade, elle aurait pu faire un sort à ma filleule.

GERMAIN.

Sans doute, elle peut faire fortune chez nous, et peut-être même (d’un air de fatuité) trouver à s’y établir d’une manière très-avantageuse.