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Page:Nichault - Marie de Mancini.djvu/322

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POST-FACE


Faire connaître le but moral d’un ouvrage est souvent en détruire l’intérêt ; c’est pourquoi je place ici les motifs qui m’ont fait écrire Marie de Mancini.

Dans la longue et triste étude que j’ai faite des malheurs de la femme, je n’en ai point trouvé de plus cruel, de plus flétrissant, de plus inconsolable qu’un amour trop haut placé. Cette ambition, dont le succès même est un supplice, m’a toujours paru plus digne de pitié que d’indignation. Nos moralistes, nos grands prédicateurs, ont tonné contre elle de toutes les forces de leur éloquence, et lui ont prodigué tous les noms dont ils accablent les vices ; et, malheureusement, ces saints plaidoyers contre les vanités du cœur n’ont pas privé nos rois d’une maîtresse ; ces pompeux sermons ont converti celles qui n’étaient plus aimées ? mais ont-ils jamais arraché à la séduction d’un amour royal la jeune fille que le prestige de la magnificence et des grandeurs commençait à éblouir ? Hélas ! non ; la crainte des enfers est impuissante contre un espoir dé-