Aller au contenu

Page:Nichault - Salons celebres.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le faut, aux dépens du repos et de l’honneur de toute une noble famille. Que faire ?… exposer la femme qu’on aime à être dénoncée et même insultée par la grisette qu’on paie ? car le scandale qui perd l’une est la gloire de l’autre. Non, il ne peut hésiter. Le sacrifice est cruel ; mais l’honneur et la terreur l’ordonnent… Ainsi mariage, amour, amitié, ambition, considération, tout est immolé au caprice jaloux de la maîtresse qui le trompe ! Pauvre célibataire !!!

Cette histoire particulière n’est-elle pas celle de la plupart des ennemis du mariage, et n’est-on pas ému de pitié en voyant de quel air triste ces célibataires de tout âge traînent le boulet amoureux ? Est-il un abattement conjugal pareil à celui dont on les voit accablés partout où le plaisir attire ou admet leur maîtresse ?… Que d’ennuis peints sur leurs fronts outragés !… Et qu’il faut de sang-froid pour ne pas rire en les entendant, pieds et mains liés, vanter leur indépendance ! Ah ! si les plus entêtés osaient, comme ils échangeraient de bon cœur leur esclavage scandaleux contre la liberté du moins libre des maris du monde !