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Page:Nichault - Un mariage sous l empire.djvu/196

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Le jour de la fête préparée pour l’impératrice chez l’ambassadeur d’Autriche était arrivé, et, malgré la chaleur de la saison, aucune des personnes invitées ne se dispensa d’y venir. La plupart ne purent jouir du spectacle d’un ballet représenté au milieu du jardin par les premiers sujets de l’Opéra, tant la foule était grande et tant le désir d’être bien placé dans la salle de bal engageait à s’y rendre pendant qu’on pouvait encore y arriver.

Le comte Albert, à la tête de tous les jeunes gens attachés à l’ambassade, faisait ainsi qu’eux les honneurs de la fête, tandis que le prince Shwartzemberg et sa famille étaient occupés à recevoir l’impératrice. Debout, près de la porte du premier salon, le comte Albert guettait l’arrivée de madame de Lorency ; dès qu’elle parut, accompagnée de la comtesse Donavel, il s’empressa de lui offrir la main pour la conduire dans la salle de bal aux places réservées près de celles qui avoisinaient le trône. Il n’y avait pas moyen de se refuser à une politesse qu’elle devait partager avec toutes les femmes que le comte Albert était chargé de placer le mieux possible ; mais pendant le trajet, qu’il fallut faire en lui donnant le bras, Ermance était tremblante, et lorsqu’elle traversa ainsi la galerie où se trouvait la suite le l’empereur, elle se sentit rougir en apercevant Adhémar.

Parvenue à la salle de bal, elle conjure le comte Albert de ne pas lui donner les moments que réclame son devoir de maître des cérémonies ; mais il a peine à s’arracher d’auprès d’elle, et ne cède enfin qu’à un ordre trop impérieux pour n’être pas un peu flatteur. Ainsi la jalousie du mari le plus aimé vaut toujours quelque chose au rival qu’il fait craindre.



XXXII


Bientôt la salle se remplit de tout ce qu’il y avait alors de plus brillant, de plus illustre en France. Les reines d’Espagne, de Hollande, de Naples, de Westphalie, la vice-reine d’Italie,