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Page:Nichault - Un mariage sous l empire.djvu/71

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enfance, et je puis vous affirmer qu’elle est incapable d’un semblable trait.

Comme M. H… finissait de parler, la duchesse d’Alvano s’approcha d’Ermance.

— Ah ! mon Dieu ! que vous êtes pâle ! dit-elle ; vous aurez trop dansé, je parie.

— Madame de Lorency n’ayant pas le courage de répondre, madame de B… dit que le plaisir d’avoir reçu un si joli présent de la part de son mari la rendait muette.

Et, prenant le châle d’Ermance, elle mit un malin plaisir à le faire admirer à la duchesse d’Alvano.

— On a des nouvelles d’Adhémar ? demanda cette dernière avec une émotion visible.

Et elle pria madame de B… de lui raconter ce qui s’était passé au bal avant son arrivée ; puis, certaine que M. H… devait avoir été au moins chargé d’un mot de M. de Lorency pour elle, elle s’empara de son bras pour faire le tour de la salle.

Ermance profita de ce moment pour demander à madame Donavel la permission de se retirer du bal avant elle ; mais celle-ci, effrayée de l’altération qui se peignait sur le visage de madame de Lorency, ne voulut point consentir à la laisser partir seule.

— Quel caprice vous porte à quitter le bal au moment où il devient le plus agréable ! s’écriait M. de Maizières ; attendez donc un peu ! voici les naturels du pays qui vont se coucher ; nous resterons entre amis ou ennemis : ce sera charmant.

— Non, répondit Ermance, je souffre trop.

Et M. de Maizières, qui venait de jeter les yeux sur elle, n’insista plus.



XIII


Le lendemain tout le monde envoya s’informer des nouvelles de madame de Lorency, car le médecin des eaux lui avait trouvé beaucoup de fièvre, et la maladie qu’il redou-