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Page:Nichault - Un mariage sous l empire.djvu/91

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XV


Le lendemain, à déjeuner, il ne se trouvait plus d’étrangers au château de Nanteil que madame de Cernan et M. de Maizières. Ils apprirent que M. Robergeon s’étant aperçu que l’orage était fort diminué au moment où chacun se retirait, avait changé son bougeoir contre sa canne, et avait bravé courageusement la nuit et le mauvais chemin pour se rendre chez lui. M. Fonteny, se doutant bien que l’on ne déjeunerait pas avant onze heures, venait de partir pour se trouver à temps à la répétition d’une petite pièce dont il était l’auteur.

— Puisqu’on nous abandonne ainsi, dit M. Brenneval, consolons-nous en déjeunant ; faites prévenir M. de Lorency que nous l’attendons.

Le domestique auquel s’adressait M. Brenneval répondit que M. de Lorency n’était plus au château, qu’il en était parti à cheval dès sept heures du matin, en le chargeant de dire à monsieur qu’il espérait revenir dans la soirée.

— Il avait peut-être un rendez-vous chez le ministre de la guerre. Cela m’étonne cependant, ajouta M. Brenneval, car nous étions convenus de partir ensemble à midi, pour être de retour ici à six heures.

— Mais voilà quelqu’un qui expliquera ce brusque départ, dit madame de Cernan en voyant entrer Ermance. Puis, s’adressant à elle : Adhémar a donc reçu un message de Saint-Cloud ?

— Je l’ignore, madame.

— Cela doit être : autrement il ne serait pas parti si matin.

— Il est parti ! s’écria Ermance en pâlissant.

— Quoi ! il ne te l’a point dit ? demanda M. Brenneval d’un air étonné.

— Je sais qu’il doit prendre les ordres de l’impératrice ce matin, répondit Ermance.

Puis elle tomba dans une profonde rêverie.