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BATAILLE DE MACIEIOWICE.

pouvais lever mon bras ; ils saisirent mon cheval par la bride et je fus fait prisonnier[1].

  1. Nous croyons devoir citer ici la description de la bataille de Macieiowice, tirée de l’ouvrage intitulé ; Histoire de la révolution de Pologne en 1794, par un témoin oculaire (le général Zaionczek): « Kosciuszko quitta Varsovie le 29 septembre, et donna la bataille de Macieiowice le 10 octobre, ou plutôt il la reçut ; car n’ayant point trouvé Poninski à l’armée de Sierakowski ; et Zielinski ne lui ayant envoyé que quelques escadrons de mauvaise cavalerie, le général en chef aurait voulu pour lors éviter le combat ; mais Fersen aima mieux en venir à une action que de laisser derrière lui une armée qui l’aurait gêné dans sa marche sur Brzesc. Cette affaire fut très-meurtrière ; les Polonais y eurent un instant du succés ; quelques bataillons russes y très-maltraités par les insurgés, avaient plié et abandonné leurs canons ; mais la division russe aux ordres de Denisow, venant à percer sur le flanc gauche des Polonais, les rompit et les mit en confusion. L’endroit par où l’ennemi exécuta ce passage devait être occupé par la division de Poninski, qui n’arriva pas à temps. Kosciuszko fit tout ce qui dépendait de lui pour rétablir le combat, mais ce fut en vain. La bataille fut perdue. Une grande partie de l’armée polonaise y périt ; le reste fut prisonnier. Kosciuszko chercha à se faire jour à la tête de quelque cavalerie ; mais entouré, blessé trois fois, il tomba sans connaissance sous le dernier coup qu’il reçut. Reconnu par l’ennemi, il fut transporté du champ de bataille au quartier général des Russes. Sierakowski, Kniaziewicz et Kaminski, officiers généraux, furent faits aussi prisonniers. Niemcewicz, ami de Kosciuszko, reçut une bles-