Mais il faut plus de courage pour faire une fin, qu’un vers nouveau : c’est ce que savent tous les médecins et tous les poètes. —
* *
Ô mes frères, il y a des tables créées par la fatigue et des tables créées par la paresse, la paresse pourrie : quoiqu’elles parlent de la même façon, elles veulent être écoutées de façons différentes. —
Voyez cet homme langoureux ! Il n’est plus éloigné de son but que d’un empan, mais, à cause de sa fatigue, il s’est couché, boudeur, dans le sable : ce brave !
De fatigue, il bâille sur son chemin, sur la terre, sur son but et sur lui-même : il ne veut pas faire un pas de plus, — ce brave !
Maintenant le soleil darde sur lui, et les chiens voudraient lécher sa sueur : mais il est couché là dans son entêtement et préfère se consumer : —
— se consumer à un empan de son but ! En vérité, il faudra que vous le tiriez par les cheveux vers son ciel, — ce héros !
En vérité, il vaut mieux que vous le laissiez là où il s’est couché, pour que le sommeil lui vienne, le sommeil consolateur, avec un bruissement de pluie rafraîchissante :
Laissez-le coucher jusqu’à ce qu’il se réveille de lui-même, — jusqu’à ce qu’il réfute de lui-même toute fatigue et tout ce qui enseignait la fatigue en lui !