chaudes mers, pareil à des vents du sud langoureux, lourds et ardents.
Ils ont pitié de mes accidents et de mes hasards : — mais mes paroles disent : « Laissez venir à moi le hasard : il est innocent comme un petit enfant ! »
Comment sauraient-ils supporter mon bonheur si je ne mettais autour de mon bonheur des accidents et des misères hivernales, des toques de fourrure et des manteaux de neige ?
— si je n’avais moi-même pitié de leur apitoiement, l’apitoiement de ces tristes envieux ?
— si moi-même je ne soupirais et ne grelottais pas devant eux, en me laissant envelopper patiemment dans leur pitié ?
Ceci est la sagesse folâtre et la bienveillance de mon âme, qu’elle ne cache point son hiver et ses vents glacés ; elle ne cache pas même ses engelures.
Pour l’un la solitude est la fuite du malade, pour l’autre la fuite devant le malade.
Qu’ils m’entendent gémir et soupirer à cause de la froidure de l’hiver, tous ces pauvres et louches vauriens autour de moi ! Avec de tels gémissements et de tels soupirs, je fuis leurs chambres chauffées.
Qu’ils me plaignent et me prennent en pitié à cause de mes engelures : « Il finira par geler à la glace de sa connaissance ! — c’est ainsi qu’ils gémissent.
Pendant ce temps, les pieds chauds, je cours çà et là, sur ma montagne des Oliviers ; dans le coin