les désirs de toutes les poitrines sans étoiles.
La lune a sa cour et la cour a ses satellites : mais le peuple mendiant et toutes les habiles vertus mendiantes élèvent des prières vers tout ce qui vient de la cour.
« Je sers, tu sers, nous servons » — ainsi prient vers le souverain toutes les vertus habiles : afin que l’étoile méritée s’accroche enfin à la poitrine étroite !
Mais la lune tourne autour de tout ce qui est terrestre : c’est ainsi aussi que le souverain tourne autour de ce qu’il y a de plus terrestre : — mais ce qu’il y a de plus terrestre, c’est l’or des épiciers.
Le Dieu des armées n’est pas le Dieu des lingots ; le souverain propose, mais l’épicier — dispose !
Au nom de tout ce que tu as de clair, de fort et de bon en toi, ô Zarathoustra ! crache sur cette ville des épiciers et retourne en arrière !
Ici le sang vicié, mince et mousseux, coule dans les artères : crache sur la grande ville qui est le grand dépotoir où s’accumule toute l’écume !
Crache sur la ville des âmes déprimées et des poitrines étroites, des yeux envieux et des doigts gluants —
— sur la ville des importuns et des impertinents, des écrivassiers et des braillards, des ambitieux exaspérés : —
— sur la ville où s’assemble tout ce qui est carié, mal famé, lascif, sombre, pourri, ulcéré, conspirateur : —