Et c’est ainsi que font tous les hommes faibles : ils se perdent sur leurs chemins. Et leur lassitude finit par demander : « Pourquoi avons-nous jamais suivi ce chemin ? Tout est égal ! »
C’est à eux qu’il est agréable d’entendre prêcher : « Rien ne vaut la peine ! Vous ne devez pas vouloir ! » Ceci cependant est un appel à la servilité.
Ô mes frères ! Zarathoustra arrive comme un coup de vent frais pour tous ceux qui sont fatigués de leur chemin ; bien des nez éternueront à cause de lui !
Mon haleine libre souffle aussi à travers les murs dans les prisons et dans les esprits prisonniers !
La volonté délivre : car la volonté est créatrice ; c’est là ce que j’enseigne. Et ce n’est que pour créer qu’il vous faut apprendre !
Et c’est aussi de moi seulement qu’il vous faut apprendre à apprendre, à bien apprendre ! — Que celui qui a des oreilles entende.
La barque est prête, — elle vogue vers là-bas, peut-être vers le grand néant. — Mais qui veut s’embarquer vers ce « peut-être » ?
Personne de vous ne veut s’embarquer sur la barque de mort ! Pourquoi voulez-vous alors être fatigués du monde !
Fatigués du monde ! Avant d’être ravis à la terre. Je vous ai toujours trouvés désireux de la terre, amoureux de votre propre fatigue de la terre !