de paille et ils se moquent de tenir à un brin de paille.
Leur sagesse dit : « Est fou qui demeure en vie, mais nous sommes tellement fous ! Et ceci est la plus grande folie de la vie ! » —
« La vie n’est que souffrance » — prétendent-ils, et ils ne mentent pas : faites donc en sorte que vous cessiez d’être ! Faites donc cesser la vie qui n’est que souffrance !
Et voici l’enseignement de votre vertu : « Tu dois te tuer toi-même ! Tu dois t’esquiver toi-même ! »
« La luxure est un péché, — disent les uns, en prêchant la mort — mettons-nous à l’écart et n’engendrons pas d’enfants ! »
« L’enfantement est pénible, disent les autres, — pourquoi enfanter encore ? On n’enfante que des malheureux ! » Et eux aussi sont des prédicateurs de la mort.
« Il nous faut de la pitié — disent les troisièmes. Prenez ce que j’ai ! Prenez ce que je suis ! Je serai d’autant moins lié par la vie ! »
Si leur pitié allait jusqu’au fond de leur être, ils tâcheraient de dégoûter de la vie leurs prochains. Être méchants — ce serait là leur véritable bonté.
Mais ils veulent se débarrasser de la vie : que leur importe si avec leurs chaînes et leurs présents ils en attachent d’autres plus étroitement encore ! —
Et vous aussi, vous dont la vie est inquiétude et travail sauvage : n’êtes-vous pas fatigués de la