ployé comme un moyen de détourner dorénavant
de certains actes par la terreur ; de même celui que
l’on récompense ne mérite pas la récompense : le
fait est qu’il ne pouvait pas agir autrement qu’il
n’a agi. Ainsi la récompense n’a d’autre sens que
celui d’un encouragement pour lui et pour d’autres,
afin de fournir un motif d’actions futures ; l’éloge s’accorde à celui qui court dans la carrière,
non à celui qui est au but. Ni peine ni récompense
ne sont choses qui reviennent à chacun comme lui appartenant ; elles lui sont données par des raisons
d’utilité, sans qu’il ait à y prétendre avec justice.
Il faut aussi bien dire : « Le sage ne récompense
pas parce qu’il a été bien agi », que l’on a dit :
« Le sage ne punit pas parce qu’il a été mal agi,
mais pour qu’il ne soit plus mal agi. » Si peine et
récompense disparaissaient, il disparaîtrait aussi
les motifs les plus puissants qui détournent de certains actes, conduisent à certains actes ; l’utilité
des hommes en exige le maintien ; et étant donné
que peine et récompense, que blâme et éloge agissent de la manière la plus sensible sur la vanité,
cette même utilité exige aussi le maintien de la vanité.
Au bord de la Cascade. — En contemplant une chute d’eau, nous croyons voir dans les innombrables ondulations, serpentements, brisements des