de la matière, dans le nouveau tour donné à de
vieux motifs, à de vieilles pensées. Sa situation est
la situation esthétique vis-à-vis de l’œuvre d’art,
celle du créateur ; la première décrite, qui regarde
uniquement le sujet, est celle du peuple. De
l’homme entre deux il n’y a rien à dire, il n’est ni
peuple ni artiste et ne sait pas ce qu’il veut : aussi
son plaisir est-il confus et médiocre.
Éducation artistique du public. — Si le même
motif n’est pas traité de cent façons par différents
maîtres, le public n’apprend pas à s’élever aau-dessus
de l’intérêt du sujet ; mais à la fin lui-même saisira
les nuances, les délicates inventions neuves
dans la façon de traiter ce motif, et en jouira, lorsqu’il
le connaîtra de longue date par de nombreuses
manipulations et qu’il n’y sentira plus le
piquant de la nouveauté, de l’attente.
L’artiste et sa suite doivent marcher au pas. — Le passage d’un degré du style à l’autre doit être assez lent pour que non seulement les artistes, mais aussi les auditeurs et spectateurs soient de la partie et sachent exactement ce qui se passe. Autrement il se produit tout d’un coup ce grand abîme