qui s’aiment, l’une est d’ordinaire la personne
aimante, l’autre l’aimée, cette croyance est née
qu’il y a dans tout commerce amoureux une quantité constante d’amour, que plus l’une en prend,
moins il en reste à l’autre. Par exception, il arrive
que la vanité persuade à chacune des deux personnes qu’Elle est celle qui doit être aimée ; en
sorte que l’une et l’autre veut se laisser aimer : de
là, spécialement dans le mariage, proviennent en
maintes façons des scènes moitié plaisantes, moitié
absurdes.
Contradictions dans des têtes féminines. — Comme
les femmes sont beaucoup plus occupées des personnes que des choses, il se concilie dans leur
cercle d’idées des tendances qui logiquement sont
en contradiction entre elles : elles ont coutume de
s’enthousiasmer justement pour les représentants
de ces tendances tour à tour et d’adopter leur système de pied en cap ; de façon pourtant qu’il se
produit un coin mort partout où une personnalité
nouvelle acquiert la prépondérance. Il arrive peut-être que toute la philosophie, dans la tête d’une
vieille femme, consiste en coins morts de ce genre.
Qui souffre le plus ? — Après une dispute et une querelle personnelle entre une femme et un homme,