considération, se sent trop d’hiver au cœur, c’est
que peut-être il a en soi trop peu de feu : il n’a
qu’à regarder autour de lui pourtant, il remarquera
des maladies où des enveloppes de glace sont nécessaires, et des hommes qui sont tellement « pétris »
d’ardeur et de feu, qu’à peine trouvent-ils un lieu
où l’air soit pour eux assez froid et piquant. En
outre : comme des individus et des peuples trop
sérieux ont un besoin de frivolités, comme d’autres,
trop mobiles et excitables, ont de temps en temps
besoin pour leur santé de lourds fardeaux qui les
dépriment, faut-il que nous, les hommes les plus intelligents de cette époque, qui visiblement entre
de plus en plus en combustion, nous ne cherchions pas à saisir tous les moyens d’extinction et de rafraîchissement qui existent, afin de conserver au moins
l’assiette, la paix, la mesure que nous avons encore, et d’être enfin peut-être bons à servir cette
époque, en lui donnant un miroir, une conscience
d’elle-même ? —
La fable de la liberté intelligible. — L’histoire des sentiments en vertu desquels nous rendons quelqu’un responsable, partant des sentiments dits moraux, parcourt les phases principales suivantes. D’abord on nomme des actions isolées bonnes ou mauvaises sans aucun égard à leurs