et en mal, dans l’idée qu’il se fait des choses et
dans leur exécution, pour pouvoir apprécier le
développement et l’aboutissant desa nature morale.
Mais connaître cela est impossible.
Dent de serpent. — Nous ne savons pas si nous
avons une dent de serpent avant que quelqu’un ait
placé son talon sur nous. Une femme ou une mère
dirait : avant que quelqu’un ait placé son talon sur
ce qui nous est cher, sur notre enfant. — Notre
caractère est déterminé plus encore par l’absence
de certains événements que par ce que l’on a vécu.
La duperie en amour. — On oublie volontairement certaines choses de son passé, on se les sort de la tête avec intention : on a donc le désir de voir l’image qui reflète notre passé nous mentir à nous-mêmes et nous flatter — nous travaillons sans cesse à cette duperie de nous-mêmes. — Et vous pensez, vous qui parlez tant de « l’oubli de soi en amour », de « l’abandon du moi à une autre personne », vous qui vous vantez de tout cela, vous pensez que c’est là quelque chose d’essentiellement différent ? On détruit donc le miroir, on se transforme par l’imagination en une autre personne que l’on admire, et l’on jouit, dès lors, de la nouvelle image de son moi, bien qu’on la désigne du nom d’une autro personne — et tout ce processus ne serait pas de la duperie de soi, de l’égoïsme — vous m’étonnez ! — Il me semble que ceux qui se