Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/13

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En voyant le titre du présent ouvrage, les lecteurs et les admirateurs de Nietzsche s’imagineront tout d’abord qu’ils se trouvent en présence d’une continuation de ce traité dont la première partie, l’Antéchrisi, a déjà été publiée. Nous noterons donc, dès le début, que l’Anté christ, aussi bien que le Crépuscule des idoles et le Cas Wagner, sont empruntés aux matériaux très abondants d’une grande cuvre théorique de Nietzsche , conçue sur des bases beaucoup plus vastes , et dont ces trois traités sont loin d’avoir épuisé le sujet. Le but de cette préface est d’exposer les raisons qui nous forcèrent à classer les études et les fragments que nous publions dans ce volume, d’après un plan antérieur de la grande æuvre maîtresse du philosophe, au lieu de continuer l’ouvrage commencé avec l’Antéchrist . L’intention d’écrire un grand traité philosophique qui résumerait systématiquement ses idées remonte chez Nietzsche aux années 1881 à 1882 , époque où il conçut les idées directrices de sa dernière période. Après leur avoir donné une expression poétique dans le Zarathoustra , la nécessité d’édifier en prose un exposé de sa philoso phie se présenta à lui d’une façon plus impérieuse , surtout lorsqu’il s’aperçut du manque de compréhension que rencontrait son Zarathoustra . Mais il se décida bientôt à faire précéder son oeuvre capitale d’une sorte d’introduction provisoire. C’est dans ce sens que fut écrit