Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/191

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rrive de devenir assez inintelligents pour prendre parti contre quelque chose… En somme, c’est nous autres savants qui répondons aujourd’hui le mieux à la doctrine du Christ. -

135.

Christianismi et buddhismi essentia. — Les deux religions ont en commun : la lutte contre les sentiments d’inimitié - ces sentiments considérés comme la source du mal. Le " bonheur " n’existant que comme chose intérieure. — L’indifférence à l’égard de l’apparence et de la parade du bonheur. Bouddhisme : le désir de se séparer de la vie : la clarté philosophique issue d’un haut degré de spiritualité, au milieu des classes supérieures. Christianisme : au fond il veut la même chose ( - l’Église juive est déjà un phénomène de décadence de la vie), mais conformément à une profonde inculture, ignorant au juste l’objet de ses désirs ; s’arrêtant au " salut ", comme but suprême… Les instincts vigoureux de la vie ne sont plus considérés comme propres à engendrer la joie, mais bien plutôt à causer la souffrance : pour le bouddhiste, en tant que ces instincts poussent à l’action (mais l’action passe pour engendrer le déplaisir…) ; pour le chrétien, en tant qu’ils occasionnent l’in