Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/209

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qui lui servent de guerriers pour sa cause), de même les puissants (intéressés comme ils le sont à dominer la masse), — et dès lors, c’est l’instinct de troupeau, la nature moyenne, précieuse à tous les points de vue, qui obtiennent une sanction supérieure par le christianisme. Cette nature moyenne finit par prendre conscience d’elle-même ( - elle trouve le courage de s’avouer - ) au point qu’elle se reconnaît aussi la puissance sur le domaine politique… La démocratie est le christianisme rendu naturel : une façon de " retour à la nature ", provoqué lorsque la " contre-nature " extrême put être surmontée par l’évaluation opposée. — Conséquence : l’idéal aristocratique commence alors à perdre son caractère naturel (" l’homme supérieur ", " noble ", " artiste " " passion ", " connaissance " ; romantisme en tant que culte de l’exception, génie, etc.).

154.

L’évangile : la nouvelle que l’accès du bonheur est ouvert aux humbles, aux pauvres, — qu’il suffit de séparer des institutions, de la tradition, de la tutelle des classes supérieures : en ce sens, la montée du christianisme n’est pas autre chose que la doctrine socialiste par excellence. Propriété, acquisition, patrie, condition et rang social, tribunaux, police, gouvernement, église, construction, art, militarisme : tout cela ne son