Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/25

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devait le guider dans la rédaction définitive de son cuvre. Il donne d’abord à ses préceptes la forme d’un aphorisme général et il trace au-dessus le titre : LE LIVRE PARFAIT. Mais plus il avance dans la nomenclature de ces prescriptions, plus on s’aperçoit qu’il veut parler de son propre livre, de cette ouvre maîtresse qui devait présenter l’ensemble de sa philosophie . En automne de l’année 1887 , il écrit : > - « Le Livre parfait. A considérer : « 1 ). La forme, le style. — Un monologue idéal. Tout ce qui a une apparence savante absorbé dans les profondeurs. Tous les accents de la passion profonde, de l’inquiétude et aussi de la faiblesse. Des adoucissements, des taches de soleil , le bon heur court, la sublime sérénité . — Surmonter la démonstration ; être absolument personnel . Sans 1 employer la première personne ... Uneespèce de mémoiresz dire les choses les plus abstraites de la façon la plus corporelle et la plus sanglante. - L’histoire tout entière, comme si elle était vécue et soufferte personnellement ( c’est ainsi seule ment qu’elle devient vraie). En quelque sorte un dialogue d’esprits ; une provocation , un appel, une évocation des morts . Autant que possible des choses visibles, précises, des exemples, mais se garder de tout ce qui est du présent . Eviter le mot « noble » et en général tous les mots où il pourrait y avoir une mise en scène personnelle . Aucune « description » ; tousles problèmes trans -