Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/266

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s les blâmes pour devenir un ordre fixe et une étiquette. — C’est là une des causes de la fausseté. Tout instinct qui aspire à la domination, mais qui se trouve encore sous un joug, a besoin de se servir, pour se fortifier et pour soutenir le sentiment de sa dignité, de tous les beaux noms et de toutes les valeurs reconnues : ce qui fait qu’il ose se présenter le plus souvent sous le nom du " maître " qu’il combat et dont il veut se libérer (par exemple, sous le règne des valeurs chrétiennes, le désir de la chair ou le désir de puissance). — C’est là l’autre cause de la fausseté. Dans les deux cas, règne une naïveté absolue : la fausseté n’entre pas dans la conscience. C’est un signe d’instinct brisé lorsque l’homme voit séparément l’élément d’impulsion et son " expression " (" le masque ") - signe de contradiction intérieure et entrave à la victoire.

La sensualité dans ses déguisements : 1) Sous forme d’idéalisme (" Platon "), particulier à la jeunesse, créant la même image grossissante sous laquelle apparaît la bien-aimée dans les cas particuliers ; une incrustation, un agrandissement, une transfiguration, mettant de l’infini autour de toute chose. — 2) Dans la religion de l’amour : " un beau jeune homme, une belle femme ", divin de quelque façon, un fiancé, une fiancée de l’âme. — 3) Dans