Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/285

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e oui et de non, de préférence et d’exclusion, d’amour et de haine, une seule perspective s’exprime, l’intérêt que présentent des types déterminés de la vie : en soi tout ce qui est prononce un oui.

214.

La faiblesse de la bête de troupeau engendre une morale semblable à celle qu’engendre la faiblesse du décadent : ils se comprennent, ils s’unissent ( - les grandes religions de décadence comptent toujours sur le secours du troupeau). Tous les traits maladifs sont absents chez la bête de troupeau, celle-ci a même une valeur inappréciable ; mais son incapacité à se diriger nécessite pour elle un " berger ", — c’est ce que comprennent les prêtres… L’État n’est ni assez intime, ni assez secret : la " direction des consciences " lui échappe. En quoi la bête de troupeau est-elle rendue malade par le prêtre ?

215.

Il y a un effet de la décadence, profond et absolument inconscient, qui s’exerce même sur l’idéal de la science : notre sociologie tout entière démontre cette proposition. Il reste à lui reprocher qu’elle ne connaît par expérience que les produits de désagrégation de la société, ce qui lui fait prendre inévitablement comme norme du jugement sociologique ses propres instincts de désagrégation. La vie décroissante, dans l’Europe actuelle, fo