Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/293

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purs, des bons, des innocents, est projetée dans l’avenir, comme la fin finale, le grand espoir, la " venue du règne de Dieu ". — J’espère qu’il y a encore lieu de rire de cette élévation artificielle d’une petite espèce d’hommes, qui s’érige en mesure absolue des choses ?…

218.

L’origine de l’idéal. — Examen du sol où il croît. a) Partir des conditions " esthétiques " où le monde apparaît plus plein, plus arrondi, plus parfait, — c’est l’idéal païen : là l’affirmation de soi prédomine, depuis le bouffon. (On abandonne quelque chose de soi -.) Le type supérieur : l’idéal classique - témoignage que tous les instincts principaux sont prospères. On est de nouveau en face du style supérieur : le grand style. Expression de la " volonté de puissance " elle-même. L’instinct que l’on craint le plus ose s’affirmer. b) Partir de conditions particulières où le monde apparaît plus vide, plus pâle, plus ténu, où la " spiritualisation ", l’absence des sens prennent rang de perfection, où l’on évite le plus tout ce qui est brutal, tout ce qui est directement animal, trop près de nous ( - on calcule, on choisit - ) : le " sage ", l’" ange " ; sacerdotal = vierge = ignorant ; c’est la caractéristique physiologique de pareils idéalistes - : l’idéal anémique. Dans certaines circonsta