Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/312

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’on a désiré par rapport à l’homme ne fut que digression absurde et dangereuse, par quoi une espèce d’hommes particulière voudrait ériger en loi, au-dessus de l’humanité, ses propres conditions de conservation et de croissance : tout désir de cet ordre a abaissé jusqu’à présent la valeur de l’homme, sa force et sa certitude de l’avenir : la pauvreté de l’homme et son intellectualité médiocre se dévoilent aujourd’hui le mieux encore lorsqu’il poursuit l’objet de ses désirs ; la faculté qui permet à l’homme de fixer des valeurs a été jusqu’à présent trop mal développée pour faire la part de la valeur effective de l’homme et non pas seulement de la valeur " qu’il désire " : l’idéal fut jusqu’à présent la véritable force calomniatrice du monde et de l’homme, une force qui répandit sur la réalité son souffle empoisonné, la grande séduction vers le néant…