Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/335

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n des cercles toujours plus étendus ; l’exotisme croissant ; le mutisme des anciens impératifs - ; cette interrogation perpétuelle " où aller ? " (le "bonheur") est encore l’indice d’une séparation des formes d’organisation, l’indice d’une extirpation. Problème : savoir si l’homme scientifique est un symptôme de décadence plus que le philosophe : — dans son ensemble, il n’est pas séparé, ce n’est qu’une partie de lui-même qui est absolument vouée à la connaissance, dressée pour un point de vue et une optique spéciale -, il a besoin de toutes les vertus d’une forte race, il a besoin de santé, d’une vigueur extrême, de virilité et d’intelligence. Il est plutôt le symptôme d’une grande multiplicité de culture que d’une lassitude de la culture. Le savant de la décadence est un mauvais savant. Tandis que le philosophe de la décadence apparut, jusqu’à présent du moins, comme le philosophe-type.

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Qu’est-ce donc qui est rétrograde chez le philosophe ? — Le philosophe enseigne les qualités qui lui sont propres comme seules qualités nécessaires pour arriver au bien supérieur (par exemple la dialectique, chez Platon). Il laisse s’élever graduellement toutes les espèces d’hommes jusqu’à ce qu’elles aient atteint son type, type supérieur. Il méprise ce qui est généralement apprécié ; il ouvre un gouffre entre les valeurs supérieures du p