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II. Pour une critique de la modernité

25.

Renaissance et réforme — Que démontre la Renaissance  ? Que le règne de l’" individu" a ses limites — La dissipation est trop grande, il n’y a pas même la possibilité d’assembler, de capitaliser, et l’épuisement suit pas à pas. Ce sont des époques où tout est gaspillé, où l’on gaspille même la force qui devrait servir à amasser, à capitaliser. à accumuler richesse sur richesse… Les adversaires d’un pareil mouvement sont eux-mêmes forcés de pratiquer un gaspillage insensé de leurs forces ; eux aussi s’épuisent aussitôt, ils s’usent et se vident.

Nous possédons dans la Réforme un pendant désordonné et populacier de la Renaissance italienne, un mouvement issu d’impulsions similaires, avec cette différence que, dans le nord, demeuré en retard, demeuré vulgaire, ce mouvement dut revêtir un travestissement religieux, — l’idée d’exist