Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/91

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sont limitées dans une fin supérieure, étant quelque chose de plus élevé  ? — Car ce pourrait être la prédestination à la grandeur de se développer, en cette mesure, sous une tension violente. Le mécontentement, le nihilisme pourraient être des signes favorables.

41.

Critique de l’homme moderne. — " L’homme bon " a été corrompu et séduit par les mauvaises institutions (les tyrans et les prêtres) ; — la raison érigée en autorité ; l’histoire qui surmonte les erreurs ; l’avenir considéré comme un progrès ; — l’État chrétien (" le Dieu des armées ") ; — l’instinct sexuel (autrement dit le mariage) ; — le règne de la " justice " (le culte de l’" humanité ") ; la " liberté ".

L’attitude romantique de l’homme moderne : — l’homme noble (Byron, Victor Hugo, George Sand) ; — la noble indignation ; — la sanctification par la passion (comme vraie " nature ") ; — la prise de parti pour les opprimés et les déshérités : devise des historiens et des romanciers ; — les stoïciens du devoir ; — le " désintéressement " considéré comme art et comme connaissance : — l’altruisme comme forme mensongère de l’égoïsme (utilitarisme), l’égoïsme le plus sentimental.

Tout cela sent le XIXe siècle. Mais celui-ci possédait des qualités qui ne se sont pas transmis