Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/114

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l'homme est beaucoup plus naïf en tant que société que l'homme en tant qu'" individu ". La " société " n'a jamais considéré autrement la vertu que comme moyen pour arriver à la force, à la puissance, à l'ordre.

326.

L'Etat ou l'immoralité organisée - à l'intérieur sous forme de police, de droit pénal, de caste, de commerce, de famille; à l'extérieur comme volonté de puissance, de guerre, de conquête, de vengeance.

Comment se fait-il qu'un grand nombre puisse faire des choses à quoi l'individu ne se déciderait jamais ? Par la division des responsabilités, du commandement et de l'exécution, par l'introduction de la vertu, du devoir, de l'amour de la patrie et du souverain. Par le maintien de la fierté, de la sévérité, de la force, de la haine, de la vengeance, bref de tous les traits typiques qui répugnent à l'être du troupeau...

327.

L'artifice qui rend possible des actions, des entreprises, des passions, qui, selon les mesures individuelles, ne sont plus " permises " - ni de bon goût... l'art qui nous fait entrer dans de pareils mondes " étrangers " leur donne de la saveur; - l'historien montre leur façon de droit et de