Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/206

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taire d'après le type de troupeau, ni le type de troupeau d'après le solitaire.

A considérer les choses de très haut, tous deux sont nécessaires; nécessaires aussi leur antagonisme. Et il n'y a rien de plus répréhensible que de souhaiter la venue d'un troisième type qui se développerait des deux autres. (La "vertu" considérée comme un hermaphroditisme). C'est aussi peu souhaitable que le rapprochement et la réconciliation des sexes. Il faut développer davantage encore ce qui est typique et creuser toujours plus profondément le gouffre.

Dans les deux cas il y a dégénérescence: lorsque le troupeau s'empare des qualités des êtres solitaires et ceux-ci des qualités du troupeau, - bref, lorsqu'ils se rapprochent. Cette notion de la dégénérescence est en dehors du jugement moral.

395.

Où il faut chercher les natures plus fortes. - La disparition et la dégénérescence des espèces solitaires est beaucoup plus grande et plus terrible: elles ont contre elles les instincts du troupeau, la tradition des valeurs; leurs instruments de défense, leurs instincts protecteurs ne sont d'abord ni assez forts, ni assez sûrs; il leur faut, pour prospérer, la faveur du hasard ( - ils prospèrent le plus souvent dans les éléments les plus bas et les plus délaissés, au point de vue social: si l'on cherche