Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/97

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donc ? Au service d'un perfectionnement, aussi grand que possible, des fonctions animales essentielles (les moyens de nutrition, d'augmentation de l'énergie): avant tout, au service de l'augmentation de la vie.

Ce que l'on appelait " corps " et " chair " a tellement plus d'importance: le restant est une petite adjonction. Continuer à tisser la toile de la vie, de façon à ce que le fil devienne de plus en plus puissant, - voilà la tâche. Mais voyez comme le cœur, l'âme, la vertu, l'esprit se conjurent littéralement pour retourner cette tâche essentielle, comme si c'étaient eux qui fussent le but. La dégénérescence de la vie dépend essentiellement de l'extraordinaire faculté d'erreur de la conscience: celle-ci est très peu tenue en bride par les instincts et se méprend par conséquent de la façon la plus aisée et la plus foncière.

Mesurer d'après les sentiments agréables et désagréables de cette conscience si l'existence a de la valeur: peut-on imaginer plus folle débauche de la vanité ? La conscience n'est qu'un moyen; les sentiments agréables ou désagréables ne sont aussi que des moyens ! - D'après quoi s'évalue objectivement la valeur ? Seulement d'après la quantité de puissance renforcée et organisée.

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Comparé aux forces énormes et multiples qui