Page:Nietzsche - Le Cas Wagner (trad. Halévy et Dreyfus).djvu/24

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mière éclaire tout le « filigrane » des choses les grands problèmes, nous allons les saisir l’univers, nous l’apercevons en bas d’une montagne. — Mais je définis en ce moment le pathos philosophique. — Des réponses imprévues me viennent à l’esprit, une petite grêle de glace et de sagesse, de problèmes résolus… Où suis-je ? — Bizet développe ma fécondité. Le Beau développe toujours ma fécondité. C’est la seule gratitude et la seule démonstration que je mette au service du Beau. —




2.

L’œuvre de Bizet sauve aussi ; Wagner n’est pas le seul « Sauveur. » On prend avec lui congé du nord humide, de toutes les brumes de l’idéal wagnérien. Déjà l’action nous en délivre. Elle emprunte à Mérimée la logique de la passion, la marche directe, l’inflexible nécessité. Elle possède avant tout la qualité qui est celle des pays chauds : la sécheresse de l’air, sa limpidezza. Voici, à tous les égards, le climat métamorphosé. Ici s’exprime une sensualité différente, une sensibilité différente,